Alain Costantini

Né en 1950 à Strasbourg d'une mère alsacienne et d'un père italien naturalisé français, oscillera toujours entre la rigueur teutonne et la fantaisie italienne.

Cette union quasi shakespearienne est déjà un sketch en soi, sa mère s'appelle Juliette et son père Othello.

Dès l'âge de 5 ans, il remporte avec son père de nombreux radios-crochets en vogue à l'époque avec la chanson « l'homme et l'enfant » d'Eddie Constantine.

Il découvre chez son ami d'enfance un piano sur lequel il passe des après-midis entiers à répéter les plans montrés par le grand frère de celui-ci.

Après un court moment où il voulait être pompier comme tous les gamins, c'est décidé il sera artiste.

A l'âge de 15 ans déménagement à Bordeaux, il prend (enfin ) des cours de piano et se présente au Théâtre d'Arts de bordeaux où il est admis au cours de comédie et de chant de Charles Chabert.

Son père qui avait fait une tentative artistique comme ténor et qui a fini ingénieur béton armé, le dissuade de devenir saltimbanque.

Comédien pas un métier ? bon il sera avocat c'est pareil......

Ses parents partent en Algérie en 1969, il reste à bordeaux et poursuit ses études tout en faisant divers boulots, période où c'est plutôt la fantaisie italienne qui l'emporte.

Il rejoint ces parents en Algérie avec l'idée de faire ses études de droit, mais Houari Boumédiene décrète l'arabisation la même année.

Alors, rigueur teutonne ou besoin de bouffer, finalement il se retrouve à Alger en 1970 dans un bureau d'étude de béton armé.

En 1973 il entre comme calculateur béton armé dans une société de construction à côté de Bordeaux, et entreprend des cours du soir au CNAM pour devenir ingénieur.

Coup de chance sa connaissance de la langue allemande associée à un certain culot le propulsent ingénieur d'affaires dans la même société au service export.

Il dirige avec succès plusieurs opérations en Allemagne, puis se perfectionnant en anglais doit rapidement partir en Iran, en Syrie au Liban..

Mais l'Ayatollah Khomeiny va en décider autrement, la société abandonne ses affaires dans ces pays et notre chargé d'affaires s'emm...

C'est dingue l'influence des chefs d'états étrangers dans une carrière.

Puis un soir dans un piano-bar bordelais où se produit Pierre Buzon ce pianiste talentueux, il a la révélation : il sera pianiste de bar !

Il va reproduire ses schémas d'enfance en allant régulièrement écouter et regarder Pierre Buzon pour lui piquer ses plans et prend des cours avec lui.

Il fait un stage d'une semaine à Anglet avec Claude Bolling où il se familiarise avec le Jazz à raison de dix heures par jour.

Puis c'est la rencontre déterminante avec Alain Lagoardette, merveilleux professionnel et ami, dernier pianiste de Sylvie Vartan qui va non seulement l'initier à la variété mais qui en plus va lui proposer de le remplacer dans un piano-bar bordelais, puis dans une école de musique. 

En 1980 il bascule, d'abord en aménageant ses horaires de chargé d'affaires puis complètement en 1981.

Cela durera 12 ans écumant les piano-bars bordelais (Dubern, le Point d'Orgue, le White Spirit, le Fiacre, le Black-Jack, le Chai (où il chante un soir avec Marcel Zanini qui lui fera faire la tournée des pianos-bars de Saint-Germain-des-Prés) en côtoyant divers pianistes qui deviendront tous ses amis, Joseph Ganter pianiste de Jazz fantasque, Jean-Claude Cruciati virtuose classique et jazz....

Dans le même temps il renoue avec le théâtre en entrant dans la troupe du théâtre Molière à bordeaux où après quelques « figurations intelligentes », il obtient le rôle de Kiki dans le Mari la Femme et la Mort d'André Roussin, dans lequel il se fait remarquer.

Il enchaîne les rôles du répertoire ( Sagan, Guitry, Mirbeau, Anouilh, Cocteau, Achard, Pagnol (il joue et met en scène Marius) et diverses créations bordelaises etc..) au rythme fou d'une nouvelle pièce par mois.

Dans les annés 90, les modes changent, la plupart des pianos-bars ferment, la troupe du théâtre Molière arrête son activité (son directeur Félix de Rochebrune décède en 1994) il sacrifie de nouveau à la rigueur teutonne et devient comptable et collaborateur d'avocat.

Adjoint de direction dans une SA de 1994 jusqu'en 1998, la fantaisie italienne reprenant le dessus il accepte un job de pianiste au Vénézuela.

Il revient en France huit mois après (le bar a fait faillite avant même d'avoir commencé)

et reprend son activité de comptable jusqu 'en 2010.

Fan depuis toujours de Serge Reggiani il rêve depuis longtemps de lui rendre hommage et rencontre deux musiciens de son âge qui acceptent l'aventure.

C'est comme cela que naîssent « les vieux gamins »

 

 

 

 

notre CD 5 titres

Enregistré au magnifique studio de Brive

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